Ethnies
Les indiens du Costa Rica : les huit ethnies
Bribrís - Cabécares - Guaymíes - Guatusos (ou Malekus) - Borucas (ou Bruncas) – Térrabas (ou Teribes) - Huetares - Chorotegas.
D’après le dernier recensement qui date de 2000, il y aurait un peu moins de 64 000 indigènes au Costa Rica, soit 1,7% de la population totale, répartis sur 24 territoires. Cette minorité, exclue du développement économique, des services sociaux et de la protection légale, fait partie du segment le plus pauvre et le plus marginalisé de la société costaricienne. Afin de préserver leur identité culturelle, les tribus indiennes doivent lutter contre la discrimination, l’acculturation et les politiques d’assimilation. Une des menaces imminentes qui pèse sur les populations indigènes est la perte des terres et des ressources naturelles que les agriculteurs non indigènes, les compagnies minières, pétrolières et hydroélectriques conquièrent petit à petit.
On dénombre 8 tribus indiennes qui descendent des Mayas et d'indigènes d'Amazonie ; et l’on distingue les ethnies d’origine mésoaméricaine des ethnies d’origine macrochibcha, qui viennent du nord de l’Amérique du Sud.
En raison de leur isolement dans la forêt costaricienne difficilement pénétrable, les indigènes sont aujourd'hui très peu métissés et ont gardé leur authenticité. Les Huetares et les Chorotegas, d’origine mésoaméricaine, sont les plus acculturés, on les considère d’ailleurs comme des « paysans de tradition indigène ».
L'origine des Indiens d’Amérique centrale
Le terme « Indien », communément donné aux Indigènes d’Amérique Latine, est dû à l’erreur de Christophe Colomb qui, pensant avoir atteint les Indes lorsqu’il débarqua à Hispaniola en 1492, appela les indigènes « Indios ». La question est de savoir si ces Indiens américains, également appelés Amérindiens, furent les premiers habitants de l’Amérique s’est posée dès la découverte du Nouveau Monde et n’est pas encore tranchée. Ce qui est certain et reconnu par les chercheurs, c’est que des premiers groupes d’immigrants ont pénétré dans le Nouveau Monde il y a 40 000 ans en passant de la Sibérie vers l’Alaska. Reste à savoir si ces peuples étaient bien ce que le conquistador espagnol a nommé plus tard « Indiens »… Mais étant donné que ce continent n’a pas livré, jusqu’à ce jour, de traces humaines plus anciennes, il est admis que les Indiens furent les premiers à conquérir le continent.
On dit que ces Indiens auraient franchi le détroit de Béring en plusieurs vagues, dont quelques-uns il y a 40 000 ans, d’autres ayant tardé jusqu’à l’époque du Christ à le traverser. Les premiers immigrants auraient été moins mongoloïdes que ceux venus par la suite ; c’est-à-dire qu’ils présentaient moins de ressemblances avec les Chinois, les Coréens, les Tongouses ou les Mongols du Nord de l’Asie, que ceux arrivés plus tard.
Caractéristiques physiques
Si les Indiens ont la réputation d’appartenir à une seule race, ils affichent néanmoins des différences physiques considérables. Alors que les premiers immigrants auraient été de ces non-mongoloïdes à la tête allongée, qui subsistent largement dans les régions limitrophes de l’escarpement occidental, la deuxième vague d’immigrants avait des traits physiques mongoloïdes plus marqués. Ceux-ci se sont alors différenciés suivant leur lieu de résidence : les Indiens installés dans les montagnes ont généralement la tête large et de dimension moyenne, les jambes courtes, le thorax large et la charpente trapue alors que les tribus établis dans les basses terres sont très différentes. On distingue deux types de population dans les basses terres : une population plutôt gracile, aux os petits, au nez large, telle que l’on peut le trouver chez les Huastèques de l’Etat de Veracruz, et une autre population, petite, au corps épais, à la tête extrêmement large, avec le nez grand et busqué, et avec la présence du pli oculaire mongoloïde.
Activités des Indiens
Depuis toujours les Indiens vivent de la chasse et de la pêche. A l’origine, ils se livraient également à la cueillette de plantes tubercules, de baies comestibles, de noix, de miel… A la chasse, ils traquaient le bison, le petit gibier et, jusqu’à son extinction il y a environ 7000 ans, le mammouth. Avec l’arrivée de l’agriculture, ils développèrent la culture en terrasse et les canaux d’irrigation. On y cultivait des avocats, différentes sortes de fève, le chili (sorte de piment), le coton et le tournesol. Quant au maïs, c’était déjà la plante alimentaire la plus cultivée, alors qu’elle était inconnue du reste du Monde. De nombreux produits que nous cultivons aujourd’hui auraient été découverts et cultivés pour la première fois par les Indiens d’Amérique Centrale : le cacao, le caoutchouc, le coton, le tabac, la courge, la calebasse, la pomme de terre, l’arachide, la fraise, l’artichaut, la tomate, la quinine…Vers 2500 avant J.-C., l’atatl (un bâton de jet), la flèche et l’arc, et le javelin (sorte de javelot) étaient devenus les instruments indispensables à la chasse.
Les populations indigènes en Amérique centrale
En 2000, on a estimé entre 6 et 7 millions le nombre d’indigènes en Amérique centrale. Dans ce recensement, sont également pris en compte les ethnies afro caribéennes et les ladinos (personnes métissées issues d’un parent espagnol et d’un parent indigène. Définition).
Les langues et les cultures que l’on appelle « mésoaméricaines » s’étendent du Yucatán et Chiapas (Mexique) jusqu’à Matambú, sur la péninsule de Nicoya (Costa Rica). Les ethnies mésoaméricaines occupent les hauts plateaux et les basses terres du Petén du Guatemala et sont dispersées sur les territoires du Honduras, d’El Salvador et du Nicaragua.
Les peuples indigènes du sud-est vivent dans les basses terres du versant caraïbe, dans la cordillère de Talamanca (Costa Rica) et dans les différentes enclaves du centre du Honduras. La tribu indigène Lenca, présente dans les montagnes occidentales du Honduras et dans la région est d’El Salvador, se positionne comme un espace transitoire entre les cultures indigènes mésoaméricaines et celles centraméricaines que l’on appelle aussi « macrochibcha ».
Pendant longtemps, et encore aujourd’hui, il a été difficile de donner des chiffres exacts sur le nombre d’indigènes présents en Amérique centrale. Certaines tribus vivent dans des zones reculées presque inaccessibles rendant ainsi leur recensement impossible. C’est la raison pour laquelle il n’existe pas de données pour la population indigène d’El Salvador de 1980. Même si le tableau ci-dessous s’inspire de sources fiables, il se peut que certaines tribus n’aient pas été comptabilisées. A noter également que ce tableau ne prend en compte que les tribus indiennes d’Amérique centrale, et non pas les autres ethnies.
Les langues indigènes d’Amérique centrale
Il y aurait plus de 206 langues indigènes en Amérique centrale. Chaque communauté a sa propre langue et la plupart des langues sont inintelligibles les unes pour les autres. Par exemple, le maïs qui est un terme très utilisé dans cette région du Monde se dit centli en nahualt, žuba en zapotèque, kosak en chontal, mok en zoque, xal en mam, nal en maya yucatèque. Souvent, les habitants de villages voisins ne peuvent communiquer les uns avec les autres qu’en apprenant un sabir, un troisième langage leur permettant de converser à travers la barrière de leurs langues maternelles. C’est la raison pour laquelle dans certaines parties de l’Amérique centrale, les gens pratiquent plusieurs langages sans parenté aucune entre eux. Par exemple, dans la zone du nord de l’état de Veracruz où se parle le huastèque, beaucoup d’Indiens parlent le huastèque à la maison, nahualt au marché, et espagnol quand ils ont besoin de communiquer avec des fonctionnaires ou des étrangers.
Uto-aztéque et Chibchaine
5 000 ans avant J.-C., une succession ininterrompue de dialectes apparentés s’étendait du nord-ouest du Mexique à la Colombie. Cette continuité de dialectes fut rompue aux environs de 4000 av. J.-C., en deux fractions : une fraction nord, communément appelée Uto-Aztèque, et une fraction sud, appelée Chibchaine. Les groupes qui causèrent cette séparation géographique furent probablement ceux parlant l’oto-zapotèque (venant d’une région centrale avoisinant le cours supérieur de la rivière Balsas) et ceux parlant le macro-maya, qui se répandirent à travers les basses terres du Golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes, et dans les parties montagneuses du sud-est de l’Amérique centrale. Aujourd’hui, les populations chibchaines sont installées à la frontière entre le Costa Rica et le Panama.
Entre 4000 et 1000 avant J.-C., la fraction Uto-aztèque éclata en une quantité de langues filles, desquelles la langue nahua se révéla comme la plus importante dans l’histoire de l’Amérique Latine. L’oto-zapotèque se différencia en otomien, mixtèque, et zapotèque. Le macro-maya commença également à se différencier et le huastèque était en train d’acquérir une forme comme langue distincte.
Nahua et nahuatl
Entre 800 et 1200 de notre ère, le nahua est de plus en plus parlé et commence à se différencier. Aux environs de 800, le son tl n’est pas encore connu. A cette époque, le dialecte pochutèque du nahua (parlé à Pochutla, Oaxaca) et le dialecte mecapayen (parlé à Veracruz) disent, l’un et l’autre, tet ou tot. Pour marquer la différence entre les dialectes nahuas, l’ancien et le récent, les linguistes appellent le premier nahuat, et le second nahuatl. Aujourd’hui, le nahua est parlé dans la région périphérique de l’Amérique centrale alors que le nahuatl est parlé dans le cœur de la région.
Avec le temps, les Nahuas ont créé un langage « académique », élégant et compliqué, qui fut adopté partout par les groupes dirigeants. Par exemple, les chefs des Mixtèques combinaient le mixtèque et le nahuatl raffiné.
Tout comme le maya a influencé l’espagnol parlé dans le Yucatán, le nahuatl s’est largement introduit dans l’espagnol mexicain. Ainsi, près de 500 mots nahuatl sont entrés dans l’usage courant de l’espagnol parlé au Mexique : chiquihuite (du nahuatl chiquihuitl) signifie panier ou encore tepescuingle (du nahuatl escuintli) veut dire petit garçon.
Les Indiens et l’espagnol
En 1519, l’Amérique centrale vit arriver les Espagnols, qui apportèrent avec eux, dans le Nouveau Monde, leur langue romane. Tout en apprenant les nouveaux dialectes coloniaux, les Indiens créèrent de nouvelles variantes de l’espagnol. Les linguistes qualifient parfois ces locutions intermédiaires nouvelles « d’espagnol de niveau inférieur », appellation qui ne leur correspond guère. Ces locutions ne se conforment sans doute pas aux règles établies par des corps officiels de savants, spécialistes quant à l’emploi correct ou non du castillan, mais elles ont servi et servent encore, au point de vue linguistique, d’intermédiaires dans la rencontre culturelle des indigènes et des non indigènes.
Les ethnies d’origine mésoaméricaine ou les nahuas (population uto-aztèque qui parle la langue nahuatl)
1 - GUATUSOS (ou MALEKUS)
C’est un des plus petits groupes indigènes du Costa Rica. Parmi toutes les tribus indiennes, les Malekus sont ceux qui possèdent le moins de terres. 40 % des familles de cette tribu ne sont pas propriétaires de leurs terres. Le taux de chômage est en outre très élevé : 10 %. Les Malekus sont dominés par des habitants non indigènes sur leur propre territoire : 62 % de la Réserve est habitée par des non indigènes, ce qui a généré un processus de métissage accru ces dernières années.
Localisation : plaines du nord du pays, Province d’Alajuela : canton de San Rafael de Guatuso ou encore à 45mn de Bijagua, par piste sur 20km.
Identité culturelle : traits physiques et expressions culturelles conservées. Ils parlent le maleku et l’espagnol. Afin de pérenniser l’usage de la langue traditionnelle, l’enseignement scolaire est donné dans les deux langues.
Activités : agriculture : cacao, pejibaye*, huile de palme. Pêche en eau douce.
Artisanat : fabrication de figurines indigènes, céramique, fabrication de radeaux, d’arcs et de flèches en bois.
* Pejibaye : nom latin : Bactris gasipaes. Palmier qui produit des fruits rouge orangé en grappe de la taille d’une grosse noix. Certains le nomment « pêche de palmier », faute de mieux… On exploite surtout ce palmier pour son tronc, d’où l’on extrait le cœur de palmier ou de palmiste, c'est-à-dire le « palmito », au Costa Rica.
Pour les étrangers, le mieux est de le consommer en crème ou velouté, plutôt que bouilli. On pourrait comparer le goût à celui de la châtaigne, alors que le palmiste (cru, surtout) a plutôt un goût de noisette.
2 - CHOROTEGAS
Cette ethnie relève du groupe linguistique oto-mangue.
Localisation :
- Province du Guanacaste, canton de Hojancha, réserve indigène de Matambú.
- Province du Guanacaste, villages de San Vicente, Guaitil et Santa Barbara
Identité culturelle : aujourd’hui, personne ne parle plus la langue indigène, seul l’espagnol est pratiqué. L’identité ethnique est tout de même maintenue, les coutumes et traditions sont aussi protégées, comme la production de céramique en terre cuite, figurines… Certains indiens de cette ethnie ont conservé les traits physiques propres à la communauté.
Activités : agriculture : graines, cultures maraîchères, apiculture.
3 - HUETARES
Une petite communauté d’indigènes Huetares a survécu jusqu’à nos jours.
Localisation :
- Province de San José, à mi-chemin entre le canton de Mora et celui de Puriscal, sur les hauteurs de la Réserve Indigène de Quitirrisí.
- Province de San José, Canton de Puriscal, Zapatón
- Région de Cerrito de Quepos et environs
Identité culturelle : les caractéristiques physiques et l’identité culturelle ont été quelque peu perdues bien que certaines traditions, comme la Fiesta del Maíz (la Fête du Maïs, voir fiche infos les fêtes au Costa Rica) ou l’utilisation de plantes médicinales, aient été conservées. Aujourd’hui, les Huetares parlent l’espagnol.
Activités : les terres de ces contrées indigènes sont pauvres et ne permettent pas de développer une agriculture riche et variée. Le maïs est l’un des seuls produits cultivés par les Huetares. Artisanat : à base de feuille de palmier, de fourrage, et de fibres végétales. Les Huetares sont les spécialistes des colorants végétaux pour la teinture des fibres. Céramique : les objets fabriqués sont vendus au bord des routes et lors des « ferias ».
Les ethnies d’origine macrochibcha (du nord de l'Amérique du Sud)
Beaucoup d’études sur le sujet considèrent que les Bribri et les Cabecares font partie de la même ethnie. Ils partagent la même croyance religieuse : Sibö, Dieu suprême et créateur de l'univers. Alors qu’une partie de la tribu Bribri occupe les territoires de basse altitude de la cordillère de Talamanca, les Cabécars sont isolés dans les montagnes de la cordillère. Ils subissent moins l'influence du progrès que leurs alliés Bribris et maintiennent un système complexe de clans.
4 - CABECARES
Localisation :
- Atlantique Sud, province de Limón : Chirripó (Vallée de Pacuare), dans la vallée du fleuve Estrella, et dans la Réserve de Talamanca.
- Ujarrás de Buenos Aires et China Kichá (territoire occupé depuis mai 2001)
Identité culturelle : c’est un des groupes indigènes qui a son identité culturelle la plus marquée. Cette ethnie parle sa langue, le cabécar et l’espagnol. Les Cabecares ont conservé leurs coutumes et traditions.
Activités : agriculture : café, cacao et banane. Chasse d’oiseaux. Pêche.
5 - BRIBRIS
Localisation :
- Pacifique Sud, province de Puntarenas : réserves indigènes de Salitre et Cabagra dans le canton de Buenos Aires.
- Atlantique Sud, province de Limón : au nord de la réserve indigène de Talamanca, dans le canton du même nom.
Identité culturelle : les Bribris ont conservé leur langue orale et utilisent l’alphabet latin et un certain nombre de caractère de phonétique internationale pour le transcrire à l’écrit.
Activités : agriculture : cacao, banane, maïs, haricots et tubercules. Elevage de cochons. Chasse d’oiseaux. Pêche. Artisanat : vannerie et fabrication d’instruments musicaux avec des matières naturelles, tissages avec des fibres et des pigments naturels. Pour traverser le fleuve Sixaola, à la frontière du Panama, ils utilisent des canots et des radeaux.
6 – TERRABAS (ou TERIBES)
Aujourd’hui, les Térrabas sont très peu représentés.
Localisation : canton de Buenos Aires, dans la Réserve de Boruca-Térraba.
Identité culturelle : même si cette ethnie a su conserver son identité culturelle, la langue des indigènes Terrabas n’est plus parlée aujourd’hui.
Activités : agriculture : maïs, haricots, riz, banane, agrumes. A noter que leur territoire est aujourd’hui peuplé de nombreux paysans non indigènes.
7 - BORUCAS (ou BRUNCAS)
Les Borucas conservent et pratiquent leurs traditions ancestrales en les exprimant par des légendes, la danse, l’artisanat et d’autres arts. Ils sont particulièrement connus pour leur " Jeu des Petits Diables ", pratiqué pendant la grande fête de 3 jours et 3 nuits qu'ils organisent chaque année du 30 décembre au 1er janvier.
Localisation : canton de Buenos Aires : la réserve indigène de Boruca est formée par différentes communautés (El Centro de Boruca, Rey Curré, Changuena, Maíz et Bijagual)
Identité culturelle : ils ont gardé très peu de caractéristiques de l’ethnie. Le "Baile de los Diablitos"est une manifestation culturelle qui a lieu le 31 décembre
Activités : agriculture : graines. Elevage de bétail. Artisanat : tissus confectionnés à base de coton, préparation de colorants végétaux, fabrication de masques multicolores en bois qui servent au " Jeu des Petits Diables
8 - GUAYMIES
C’est la plus grande ethnie indienne du Costa Rica. Dans les années 60, les Guaymies, aussi appelés Ngöbegues émigrèrent du Panama pour venir au Costa Rica.
Localisation : Pacifique Sud, province de Puntarenas : communautés de Abrojos dans le canton de Corredores, de Conteburica dans le canton de Golfito et celle de Coto Brus dans le canton du même nom.
Identité culturelle : les caractéristiques et traits physiques des Guaymíes permettent de les reconnaître des autres peuples indigènes. Le port du costume traditionnel, très coloré et confectionné à la main par la communauté, est toujours d’actualité. Leur langue est le Guaymí, mais certains des chefs et dirigeants parlent également l’espagnol. Un programme d’alphabétisation a d’ailleurs été mis en place pour cette réserve indigène.
Activités : agriculture : cacao, riz, haricots, maïs, huile de palme et banane. Chasse, pêche, élevage de cochons et d’oiseaux. Artisanat : fabrication de vêtements en fibre naturelle qu’ils colorent avec des teintes et colorants naturels, de nattes, de chapeaux fabriqués à base d’écorce d’arbre.
Répartition géographique des peuples indigènes au Costa Rica (recensement 2000)
Sur les 63 876 Indiens du Costa Rica, un peu moins de la moitié vit en territoire indigène, environ un tiers vit en périphérie de ces territoires et 20 % sont dispersés dans le reste du pays. Les territoires indigènes, légalement connus sous l’appellation de « Réserves indigènes » couvrent une superficie de 327 825ha, soit 6.5 % du territoire costaricien.
La région de Talamanca, peuplée par les tribus Bribri et Cabecar a été pionnière dans la résistance contre les Espagnols durant la conquête de l’Amérique. Ses habitants organisaient des révoltes et des rebellions afin d’expulser ou d’intimider les envahisseurs.
Les problèmes fondamentaux qui affectent les peuples indigènes
La perte progressive des territoires est le problème majeur rencontré par les peuples indigènes. Mais il est également la source d’autres difficultés telles que la création de systèmes éducatifs, de schémas idéo- politiques… Finalement, tout ce qui est lié à l’identité culturelle de ces peuples est touché.
Aujourd’hui, les indigènes souffrent de problèmes de toute sorte, qui affectent directement leur conception du monde. Leurs pratiques traditionnelles continuent à être déplorées, voire persécutées, comme c’est le cas pour la médecine traditionnelle, les croyances religieuses autochtones et les coutumes sociales.
La tolérance des représentants de la société dominante (autorités administratives, judiciaires…) envers les peuples indigènes varie d’un territoire à l’autre. Les représentants qui intègrent les peuples indigènes sont très peu nombreux.
La loi indigène de 1977 et son application…
Sur le thème de la terre
L’article 9 de la loi Indigène de 1977 stipule que les terres qui sont déclarées Réserves Indigènes (inscrites au registre de l’Institut de Développement Agraire) doivent être cédées aux communautés indigènes. Mais aujourd’hui ces cessions n’ont pas encore été faites et beaucoup de réserves indigènes sont, jusqu’à 80 %, peuplées par des personnes non indigènes.
L’article 3 prévoit des systèmes de financement pour les indigènes qui souhaitent acquérir une propriété. Ce texte n’a jamais été appliqué puisqu’ aujourd’hui beaucoup d’indigènes ont recours à la vente de leurs terres (à des personnes non indigènes), faute de moyens financiers.
L’article 5 de la même loi stipule que les personnes non indigènes qui auraient des terres dans les réserves indigènes ou qui seraient « propriétaires de bonne foi » dans ces réserves, seront indemnisées en contrepartie de l’abandon de ces terres qui sont exclusivement réservées aux indigènes. Ce texte n’est toujours pas appliqué.
Sur le thème des ressources naturelles
La Loi Indigène a établi quelques principes sur les ressources naturelles dont peuvent disposer les populations indigènes. Mais comme c’est le cas pour la terre, les interprétations des autorités administratives et judiciaires ne permettent pas l’application de ces droits.
Les articles 6 et 7 de la Loi Indigène mentionnent la possibilité pour les indigènes de faire usage rationnel des ressources naturelles. Mais les autorités administratives et judiciaires nient ces textes, sous prétexte que les indigènes doivent se soumettre au droit juridique général. Il est par exemple interdit d’abattre un arbre au Costa Rica sans permis forestier. Les articles 6 et 7 prouvent l’exception accordée aux Indigènes mais ce droit n’est pas respecté car les autorités l’en empêchent.
Sur le thème de la participation à la prise de décision
Bien que la loi Indigène reconnaisse le droit à « l’identité indigène » (article 1), à la « propriété indigène » (article 3) et au « gouvernement autonome indigène » (article 4), ces principes sont niés. Les indigènes ne disposent d'aucune représentation législative au Costa Rica. En 1973, le gouvernement costaricien a même créé la CONAI, la " Commission Nationale des Problèmes Indigènes ». Pourtant, les ethnies indigènes ne sont pas reconnues comme composante fondamentale de la nationalité costaricienne.
D’une manière générale, les communautés indigènes n’ont pas leur place dans le spectre politique national et participent très peu aux prises de décisions fondamentales du pays, et même celles qui les concernent.
Un avenir incertain
Malgré la loi Indigène de 1977, les tribus indiennes du Costa Rica ne sont pas encore reconnues et respectés sur leurs propres terres. Le gouvernement costaricien est en train de mettre en place un projet de construction hydroélectrique qui inondera une partie des réserves indigènes. Ce projet gouvernemental inclut une re-localisation des tribus loin de leur terre natale.
Langue
La langue officielle est l'espagnol, mais vous trouverez beaucoup de personnes parlant l'anglais (dans les hôtels).
Nahuatl
Langue indienne Aztèque, a donné des mots comme : tomate, cacahuète, chocolat...
Population
4,5 millions de Costariciens (2009) dont 1 % d’Amérindiens et 3 % d’origine africaine.
Glossaire
Amérindien : terme ambigu donné aux descendants de n’importe quel peuple natif d’Amérique (à l’exception des Eskimos) afin de les distinguer des immigrants venus par la suite (européens, africains…)
Criollo (en espagnol antique : creollo; du latin criare) est un terme qui, dans le passé colonial, était utilisé pour désigner l’habitant né en Amérique Latine et dont les deux parents étaient d’origine espagnole. Au fil des siècles, le terme a évolué et est différent selon la zone géographique et le contexte dans lequel il est utilisé. Généralement, ce terme se réfère aujourd’hui aux personnes nées dans le pays.
Hispaniola : c'est Christophe Colomb qui nomma ainsi cette île lorsqu'il y posa pour la première fois le pied le 6 décembre 1492. Hispaniola, " la petite Espagne " était peuplée par les indiens Tainos qui accueillirent d'abord pacifiquement les navires européens, aidant même les explorateurs à construire le fort de la Nativité à Saint-Domingue.
Indigène : au sens large, ce terme s’applique à une population originaire du territoire qu’il habite. Au sens plus restreint et plus courant, on appelle indigène une personne faisant partie d’une ethnie qui préserve les cultures traditionnelles non européennes. Au sens encore plus restreint, le terme s’applique aux indigènes américains, également appelés « Amérindiens » ou encore
« Indiens ».
Mestizo : terme très couramment utilisé en Amérique Latine pour désigner une personne issue d’un métissage européen et amérindien.