Economie et politique

ECONOMIE AU PÉROU

Comme la plupart des pays d’Amérique Latine, le Pérou connaît actuellement une crise économique qui creuse davantage l'écart entre les pauvres et les riches. L'exode rural est massif depuis le terrorisme des années quatre-vingt qui a également causé une fuite conséquente des capitaux. La population pauvre déferle en masse des montagnes vers les grandes villes et les gouvernements actuels cherchent une solution durable pour ralentir ce phénomène.
La grande majorité de la population connaît une grande précarité mais malgré tout, les Péruviens gardent la joie de vivre et restent profondément croyants en plus d'être naturellement généreux et accueillants. La pêche et les mines, avec l'exploitation de l'argent, du cuivre et de l'or, ainsi que du zinc et de l'étain, sont les principales activités du Pérou. Malgré une forte croissance, la moitié de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté.
Toutefois, le pays maîtrise parfaitement l'inflation qui demeure extrêmement faible par rapport aux autres pays d'Amérique du sud. Depuis les années 1990, le Pérou est devenu extrêmement réputé dans le monde entier pour sa production de cocaïne. Le sud du pays possède de vastes productions, protégées par de fervents militants ralliés aux puissants trafiquants de drogue. Tout ceci préoccupe grandement le Pérou qui n'arrive pas à réduire les surfaces cultivées.
Une large partie de la population péruvienne est illettrée. Tout le savoir se transmettait oralement à l'époque des Incas et l'écriture ne fait pas partie de la culture. De plus, le peuple fut maintenu dans l'ignorance pendant la colonisation, à l'exception du catéchisme du fait de la volonté des Espagnols d'inculquer l'évangélisme.
Ce n'est qu'en 1904 que l'école est devenue obligatoire. Les écoles étant insuffisantes, il a fallu patienter encore 50 ans pour que le gouvernement songe à construire de nouvelles écoles afin de permettre à toute la population d'accéder à l'éducation. Les instituteurs sont très mal payés et la majorité des élèves quittent le collège sans savoir lire.
La liberté de la presse représente un autre problème inquiétant. Le trafic de drogue et la corruption font partie intégrante du Pérou. Il est alors compréhensible que tout soit fait pour que toutes ces affaires restent cachées. Les meurtriers profitent ainsi d'agir en toute impunité.
Le tourisme est devenu l’une des économies les plus importantes du Pérou et les infrastructures ont nettement évolué afin d'accueillir les voyageurs en quête de sensations fortes.

LA POLITIQUE INTÉRIEURE

Le Pérou est un pays démocratique et vit sous un régime présidentiel, avec la Constitution revue en 1993. Le président de la République est élu au suffrage universel direct. A la fin de son mandat de cinq ans, il ne peut pas se présenter une deuxième fois. Le pouvoir législatif est représenté par un congrès monocaméral élu pour 5 ans au scrutin proportionnel. La Cour suprême détient le pouvoir judiciaire. Le droit de vote a été reconnu pour les femmes en 1955. Le réformiste Jose Luis Bustamente fut président de la République entre 1945 et 1948 mais par la suite, la dictature règne en maître.
La démocratie fut restaurée pendant les années 1950 mais un coup d'Etat en 1968 remet tout en cause. Le système politique est très instable et le général Juan Velasco Alvarado s'empare à ce moment-là du pouvoir. A partir des années 1980, les gouvernements démocratiques reviennent mais affrontent de grosses difficultés, dont une économie chaotique et la guérilla communiste du Sentier lumineux.
En 1990, Albert Fujimori devient le nouveau président de la République. La situation économique se relève doucement grâce à l'adoption de mesures de redressement libérales. Mais encore aujourd'hui, la lutte à la guérilla demeure un réel problème. En 2000, le président Fujimori quitte ses fonctions suite à une affaire de corruption. Le 5 juin 2011, le candidat de la gauche Ollanta Humala remporte le deuxième tour de l’élection présidentielle à peu de voix près, face à Keiko Fujimori qui est la fille de l’ancien chef d’État Alberto Fujimori, actuellement incarcéré. Souhaitant lutter contre la pauvreté et moderniser le pays, les zones rurales ont apporté une voix majoritaire à Ollanta Humala. Il a tenu ses promesses et le salaire minimal est augmenté, la retraite est fixée à 65 ans, l'emploi est relancé, la lutte contre les trafics de stupéfiants est renforcée et le système éducatif est revu avec la création des bourses scolaires. Des crèches sont fondées et le système de santé est devenu universel. De plus, les plus démunis peuvent profiter de nouveaux programmes sociaux.
Des lois ont été adoptées pour lutter davantage contre la corruption dans la police. Le dernier chef du Sentier lumineux, Artemio, a été capturé en février 2012 mais des hommes armés restent actifs dans une vaste région montagneuse. Ce mouvement s'appuie bien entendu sur les producteurs de cocaïne qui renforcent leur défense contre la sécurité péruvienne.

LA POLITIQUE EXTÉRIEURE

Le Pérou est un pays ouvert au plan régional mais aussi international. Au niveau régional, il constitue un solide pilier de l'Alliance du Pacifique avec le Mexique, le Chili et la Colombie. Cette zone de libre commerce a été créée en avril 2011 pour se rapprocher de l'APEC, qui est la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique. Le Pérou se montre particulièrement actif pour maintenir la paix en Haïti en participant à la MINUSTAH, soit la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti.
La lutte contre les stupéfiants représente un enjeu primordial puisqu'en tant que premier producteur de cocaïne dans le monde, le Pérou s'engage sur le plan international à lutter contre le trafic transatlantique de stupéfiants.
Le Pérou s'ouvre aux Etats-Unis et à la Chine qui sont ses principaux partenaires commerciaux. Les échanges avec l’Union européenne restent également privilégiés. En tant que membre de l'Organisation des Etats américains depuis 1948, le Pérou fait tout pour maintenir la paix et la justice et se montre solidaire avec les états membres de l'OEA. L'économie péruvienne fonctionne en partie grâce aux capitaux étrangers, mais en se rapprochant avec le monde communiste tel Cuba et l'URSS dans les années 1970, les Etats-Unis se sont légèrement écartés du Pérou en cette période, pour revenir progressivement. Ils exercent une certaine pression sur le Pérou, ainsi que de nombreux pays, afin de contrôler plus efficacement le trafic de la cocaïne
qui représente tout de même l'une des principales ressources du pays. Le Pérou fait partie de plusieurs organisations internationales. Il a intégré notamment l'ONU le 31 octobre 1945.